Au fil de l’épée

Au fil de l’épée de l’arcane de la Justice. Où il est question d’apprécier une fois de plus l’extraordinaire richesse et complexité de la présentation de l’ensemble des cartes sur le mandala du tarot. Comme d’habitude, je pars d’une citation hors contexte pour vous suggérer d’aborder le thème « out of the box ».

La justesse détachée de la Justice.

visuel école du tarot

Du roman à la réflexion

Je suis fan des thrillers ésotériques de Giacometti-Ravenne. A la fois riches en scénarios variés, tout en étant bien documentés et donnant l’envie d’en savoir plus sur la trame de fond des histoires. Petits bonbons de l’été, comme j’aime à les appeler, ils permettent de s’évader durant les vacances. Voir certains de mes avis sur Babelio si cela vous dit.

Recadrage.
De temps en temps, certaines phrases ou allusions au fil des pages me donnent matière à clin d’oeil au tarot.
C’est le cas ici.

« L’épée fermement tenue est le symbole de la maîtrise des passions. Voilà pourquoi c’est un grade essentiel (parlant de celui de chevalier Kadosh dans la franc-maçonnerie, n.d.l.r.), car on y apprend la mesure et la droiture, l’équité et l’impartialité. Et que la puissance n’est rien sans la justice. »

Giacometti-Ravenne, La clef et la croix, Lattès, p.166

Maîtrise des passions.

 

Mais c’est bon sang, bien sûr !
La Justice est toute détachée (corde au cou) des passions.
Absence d’eau dans la carte (eau = émotions).
Arme d’air (épée) et objet d’air (balance), tout l’opposé des émotions.
Rien que des indices prouvant que cet arcane est bien une invite à la distance émotionnelle.

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Apprentissage de mesure et droiture

Apprendre la mesure et la droiture des choses des outils d’apprentissage. Telle la balance pour la mesure, et l’épée pour la droiture.
Chose intéressante à observer avec l’arcane de la Justice : ni l’épée, ni la balance ne sont tenues d’équerre, si je puis dire.
Elles sont toutes deux penchées d’un côté. Comme pour nous signaler combien l’exercice est délicat, difficile et ardu.
Car c’est bel et bien à tout un exercice de développement personnel que nous invite cette carte.

objets dans la carte de la justice du tarot
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Regard sur le mandala

Et voici sans doute ce qui est le plus passionnant à observer : la maîtrise des passions en lien avec la première colonne du mandala.

Le Bateleur ne sait que / comment faire avec le masculin et le féminin (baguette masculine tenue négligemment et fiole féminine regardée de biais – voir développement ici). Il doit encore apprendre et découvrir le monde des passions, au sens large.
La Justice, nous venons d’en parler, elle s’en détache, prend ses distances, tente de maîtriser/contrôler tout cela.
Quant au Diable, en troisième ligne, tout hermaphrodite qu’il est, tenant torche masculine allumée et arborant fièrement une poitrine féminine, c’est le personnage tout entier qui est / vit / vibre au rythme des passions.

La question du jour : pourquoi le mandala du tarot nous propose-t-il 8/Justice en deuxième ligne et 15/Diable en troisième ligne ? N’aurait-il pas été plus « juste » / équilibré de proposer au Cheminant de vivre ses passions, avant d’apprendre à les contrôler ?
Je dis ça, comme ça, histoire de provoquer une petite tempête neuronale sympathique dans vos ruminations tarologiques.
– Et tout ça à partir d’une citation d’un roman qui n’a rien à voir avec les cartes …

Il m’énerve, mon Dieu, qu’est-ce qu’il m’énerve !

au fil de l'épée ou la première colonne du mandala
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