Observer ses selles n’est pas glamour, mais c’est l’un des meilleurs indicateurs du fonctionnement digestif. Cet article vous aide à reconnaître les selles anormales, à comprendre ce qu’elles révèlent et à agir avec sérénité. Vous trouverez des explications claires, des “photos-guides” descriptives, ainsi que l’avis d’experts pour vous orienter. L’objectif est simple : vous donner un repère fiable pour mieux écouter votre corps.
💡 À retenir
- 80% des problèmes digestifs peuvent être liés à des selles anormales.
- L’échelle de Bristol pour classer les types de selles.
- Quand une consultation médicale est nécessaire.
Qu’est-ce que les selles anormales ?
On parle de selles anormales lorsqu’elles s’éloignent durablement de l’aspect et de la fréquence attendus. La référence clinique la plus utilisée est l’Échelle de Bristol, qui classe les selles de 1 à 7 selon leur forme et leur consistance. Les selles “idéales” se situent généralement aux types 3 et 4, faciles à évacuer et bien formées.
À l’inverse, des selles trop dures ou très liquides, très pâles, noires, rouge vif, ou accompagnées de douleurs, ballonnements, fièvre ou perte de poids, sont considérées comme anormales. Selon les spécialistes, jusqu’à 80% des troubles digestifs observés en consultation s’accompagnent d’anomalies de selles, ce qui en fait un signal d’alerte précieux.
Définition des selles anormales
Concrètement, on qualifie de selles anormales toute modification notable qui persiste plus de quelques jours :
- Consistance très dure ou aqueuse, sensation d’évacuation incomplète.
- Fréquence inhabituellement basse ou élevée par rapport à votre rythme habituel.
- Couleur inhabituelle : rouge vif, noir goudronneux, jaune, vert, blanc-grisâtre.
- Odeur très fétide soudaine, présence de mucus, de sang, ou de graisse visible.
- Symptômes associés : douleurs, crampes, fièvre, nausées, fatigue, perte de poids.
Le Dr Martin, gastro-entérologue, explique : “Quand la forme, la fréquence ou la couleur changent sans raison évidente et que cela dure, il faut investiguer. Le tube digestif parle, et les selles sont son langage.”
Impact sur la santé
Des selles anormales répétées peuvent traduire un déséquilibre du microbiote, une inflammation, une malabsorption des nutriments, ou l’effet d’un médicament. À long terme, cela peut favoriser des carences, une baisse d’énergie et une fragilité immunitaire. Surveiller ses selles permet d’agir tôt, en ajustant l’alimentation, l’hydratation et, si besoin, avec l’aide d’un professionnel.
Types de selles anormales

L’Échelle de Bristol aide à repérer rapidement ce qui sort de la norme. Les types 3 et 4 sont le plus souvent considérés comme “optimaux”. Les types 1-2 signalent une tendance à la constipation, tandis que les types 5-7 s’orientent vers la diarrhée. La couleur et l’odeur apportent des indices complémentaires utiles.
Voici les profils les plus courants, avec ce qu’ils peuvent indiquer et des pistes d’action simples. Ces repères ne remplacent pas un avis médical lorsque les symptômes persistent ou s’aggravent.
- Type 1-2 : petites billes dures ou boudin grumeleux. Souvent lié à un manque de fibres ou d’hydratation, au stress, à la sédentarité. Astuce : augmentez progressivement les fibres douces, buvez régulièrement, bougez chaque jour.
- Type 5-6 : morceaux mous et irréguliers. Peut refléter une sensibilité alimentaire, une infection bénigne ou un intestin irritable. Astuce : privilégiez des repas simples, pauvres en graisses, et suivez l’évolution 48 heures.
- Type 7 : totalement liquide. Souvent infection virale ou toxique alimentaire. Attention à la déshydratation : eau, solutions de réhydratation, et consultation si fièvre, sang, douleurs intenses ou durée prolongée.
La couleur oriente aussi le diagnostic visuel :
- Rouge vif : saignement bas digestif possible, hémorroïdes ou fissure, mais pas seulement. À surveiller et à faire évaluer si cela persiste.
- Noir “goudronneux” : saignement haut digestif potentiel. Motif de consultation rapide.
- Jaune, luisant, malodorant : mauvaise absorption des graisses, pancréas à contrôler.
- Vert : transit accéléré, aliments riches en chlorophylle ou fer, infections possibles.
- Blanc-grisâtre : bile absente, problème biliaire ou hépatique probable, avis médical.
Autres signes à considérer : mucus abondant, odeur très forte inhabituelle, aliments non digérés fréquents, flottabilité excessive. Pris ensemble avec la forme et la couleur, ils renforcent l’indice d’un trouble sous-jacent.
Photos de selles anormales
Cette “galerie” descriptive vous aide à interpréter ce que montrerait une photo, sans image explicite.
- Photo 1 : petites billes séparées et sèches. Probable constipation fonctionnelle. Conseil : buvez un verre d’eau à chaque repas, ajoutez flocons d’avoine, graines de chia trempées, fruits cuits.
- Photo 2 : boudin grumeleux difficile à évacuer. Manque de fibres et transit lent. Conseil : 2 poignées de légumes par repas, marche 20 minutes après le déjeuner.
- Photo 3 : selles pâles, presque beige. Piste biliaire. Conseil : consultez si cela dure 48-72 heures ou s’accompagne de douleurs sous-costales droites.
- Photo 4 : selles liquides brun clair avec débris alimentaires. Transit accéléré. Conseil : repas doux type bananes, riz, compote, pain grillé, hydratation fractionnée.
- Photo 5 : selles noires, brillantes, aspect goudron. Alerte. Conseil : contactez rapidement un professionnel, surtout si vertiges ou fatigue.
Le Pr Dubois, hépatogastroentérologue, rappelle : “La forme et la couleur forment un duo de repères. Quand elles changent ensemble, l’examen clinique s’impose plus volontiers.”
Causes possibles des selles anormales
Les selles anormales ont des origines variées. Les plus fréquentes sont bénignes et liées au mode de vie, mais certaines nécessitent une investigation ciblée.
- Alimentation et hydratation : excès de produits ultra-transformés, fibres insuffisantes, graisses en excès, alcool, café en grande quantité, eau insuffisante.
- Infections et toxiques : virus, bactéries alimentaires, parasites, intoxications.
- Hypersensibilités digestives : syndrome de l’intestin irritable, intolérances (lactose, FODMAPs).
- Maladies inflammatoires : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique.
- Malabsorption : maladie cœliaque, insuffisance pancréatique, atteinte biliaire.
- Médicaments et compléments : antibiotiques, AINS, fer, metformine, laxatifs.
- Contexte de vie : stress, manque de sommeil, sédentarité, grossesse, voyage.
Conseils pratiques :
- Augmentez doucement les fibres solubles : avoine, légumineuses bien cuites, pommes, carottes, psyllium en petites doses.
- Visez 1,5 à 2 litres d’eau par jour, davantage en cas de chaleur ou d’effort.
- Privilégiez la régularité des repas et une mastication lente.
- Tenez un journal de 7 jours : aliments, symptômes, forme et couleur des selles.
- Réduisez temporairement les aliments irritants : alcool, excès d’épices, fritures.
Quand consulter un professionnel ?
Les selles anormales occasionnelles sont courantes et souvent sans gravité. Le signal d’alerte vient de la durée, de l’intensité et des signes associés. N’hésitez pas à consulter si vous avez un doute, surtout en présence de facteurs de risque ou de maladies chroniques.
Consultez rapidement dans les situations suivantes :