Epopée de Gilgamesh et tarot

Je suis convaincu que la compréhension du tarot passe par une compréhension de deux mythes fondateurs de l’humanité : Oedipe et Gilgamesh. Ils sont au centre du tarot. Ils en sont donc le coeur. Vital.

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Prolégomènes

Je ne peux que vous inciter à vous plonger dans ce récit. Mythe fondateur de l’humanité, il offre d’incroyables pistes de développement personnel.
Vous y découvrirez combien les religions du livre y ont trouvé leurs sources. Les notions de bien/mal, le déluge, la quête d’immortalité … tout cela est décrit dans l’épopée de Gilgamesh. Bien avant de les dieux juif, chrétien ou musulman n’aient été inventés ! Oups.
Vous vous surprendrez à comprendre l’origine inspiratrice aux travaux d’Héraklès et Hercule.
Vous réfléchirez.
Beaucoup et longuement.
Pour comprendre le sens symbolique, caché et profond qui se cache derrière ce récit, d’apparence extravagante, mais qui colle tellement bien à ta vie, à toi, aujourd’hui, au 21ème siècle.
At last but not least, votre découverte de l’Epopée de Gilgamesh vous aidera à mieux comprendre votre tarot.
Et ca, c’est sans doute la meilleure motivation possible, non ? Clin d’oeil entendu.

Fonctions du mythe

Un mythe atrois fonctions :
► narrative (le mythe raconte)
► initiatique (le mythe révèle)
► étiologique (le mythe explique)

L’analogie avec le mandala du tarot de Marseille est évidente. Le tarot raconte l’histoire d’un mec, lui révèle qui il est et quel est le sens de sa vie, tout en lui expliquant le pourquoi du comment, il en est là, aujourd’hui. Le tarot ne sert pas à prédire l’avenir !

« Le mythe a avant tout une fonction d’enseignement et pour ainsi dire de fil conducteur, menant le Héros à son propre sacrifice ou à l’anéantissement de sa propre individualité, détruisant ainsi les relations illusoires du sujet et de l’objet pour accéder enfin, dans l’Identification Suprême, à l’état de « Sujet Total », au-delà de toute distinction. »

K.Appavou, R.Mougeot, La vouivre, un symbole universel, ed. Ediru, p.102

Vincent Beckers raconte l'épopée de Gilgamesh
récit de l'épopée de Gilgmaesh, un des plus anciens récits de l'humanité

Rencontre

Je vous avoue que ma première confrontation au mythe de Giglamesh ne fut pas un succès. J’avais choisi une critique historique du récit et me suis perdu dans les des rélfexions trop complexes pour moi.
Je me suis ensuite rendu dans le récit originel et me suis pris à rêver. Ma parole : c’était un conte pour enfant ! Et puis, cré bon sang, on y parle du Déluge. Qu’est-ce que ça vient faire là-dedans. Et puis ce serpent qui vole une plante, cela fait penser à celui du jardin, avec la pomme d’Adam et son Eve.
Du coup, je me suis mis à chantonner mon refrain favori : lege, lege, et relege; ora, labora et invenies.
Au bout du compte, un coup de 16/Maison est intervenu : mais c’est bon sang bien sûr ! Newton de Gotlib. (private joke). L’arcane de la Force, c’est Gilgamesh. Et la force, c’est le message central, vital, positionné au coeur du mandala du tarot. Ce que les Imagiers ont voulu dipsenser comme message ésotérique au coeur du tarot, c’est le sens de l’épopée de Gilgamesh.
Waowu ! Oups ! Ouftiii, comme on dit près de chez moi, à Liège.
Alors, si après ça, vous ne lisez pas les quelques pages qui suivent, ou n’achetez pas mon livre sur Gilgamesh, et bien, je n’ai plus qu’à aller pleurer dans les bras d’Enkidou ou ceux d’Ishtar, plus chaleureux, mais plus dangereux.

L’épopée de Gilgamesh est un récit légendaire de l’ancienne Mésopotamie, considéré comme la première œuvre littéraire de l’humanité. Elle a été rédigée en écriture cunéiforme sur des tablettes d’argile, datées du 8ème siècle av. J.-C.
Des fragments en sont conservés, visibles au British Museum et au Louvre.
En accomplissant une série d’épreuves, Gilgamesh réalise une véritable quête initiatique dont la renaissance et l’immortalité sont les thèmes centraux.

Gilgamesh, inscrit dans l’Histoire.

Gilgamesh est le 5ème roi (légendaire ou historique, les sources divergent) d’Ourouk, vers 2.600 av. JC. Né de l’union d’un roi-prêtre et de la déesse vache Ninsoun, il est pour les 2/3 un dieu et pour un tiers un homme.
Il porte en lui la dualité.
De son père, il a hérité de l’inconstance et de l’amour de l’aventure et de sa mère, la connaissance. Caractère indomptable, il ne supporte pas de rival. Sa force est remarquable et il est doué d’un puissant appétit sexuel.
Mais Gilgamesh est un tyran « qui ne laisse pas un fils à son père, ni une vierge à sa mère ». Les habitants d’Ourouk vivent en permanence dans la crainte.
Les dieux entendent leurs lamentations.
A leur demande, la déesse-mère Arourou façonne, avec de l’argile, un rival nommé Enkidou.
Enkidou est le double, le jumeau antagoniste de Gilgamesh, le corps physique opposé à l’ego, à l’âme individuelle.
Ayant pris une apparence humaine, Enkidou se rend à Ourouk.

Giglamesh combat Enkidou
Gilgamesh et le lion combattu à mains nues comme la force du tarot

De l’ennemi au meilleur ami.

Les deux héros s’affrontent (opposition entre le corps physique et le mental ?).
Aucun des deux ne l’emporte. C’est pourquoi, Gilgamesh et Enkidou deviennent des amis inséparables (union des forces de la lumière et de l’ombre ?)
Mais cette alliance, contre nature, les mènera à leur perte.
Devenus inséparables, les deux héros réalisent des prouesses. Gilgamesh conçoit notamment une expédition vers la forêt de cèdres (symbolique de l’imaginaire, l’inconscient collectif ?). Arrivés dans la forêt, les deux amis y abattent le géant Houmbaba.

Une mort pour une renaissance.

Cependant, Ishtar, la célèbre déesse, tombe amoureuse de Gilgamesh. Ce dernier refuse ses avances et lui préfère une autre déesse.
Cruellement offensée, Ishtar obtient de son père qu’il envoie à Ourouk le taureau céleste, pour détruire la ville et tuer Gilgamesh (tiens, un taureau, on a déjà lu ça quelque part dans ce paragraphe !).
Mais Gilgamesh et Enkidou tuent la bête.

S’en suit la mort d’Enkidou. Moment charnière important dans la vie de Gilgamesh. Il réalise que l’homme est par essence mortel.
Les funérailles terminées, et après avoir laissé pousser ses cheveux et s’être revêtu d’une peau de lion, il entreprend un long et pénible voyage vers son aïeul Outa-Napishtim, le seul survivant du Déluge, qui a reçu des dieux la récompense de l’immortalité. Il espère découvrir auprès de lui, le secret de la vie éternelle.
Rien qu’avec ce passage, vous voyez les liens avec Hercule et Noé … plus de mille ans avant ceux-ci … chercher la source, toujours chercher la source ! Pas de compréhension sans elle. Il en va de même en ce qui concerne une quête en développement personnel.

Revenons à Gilgamesh.
Qui erre. Erre. Et affronte bien des dangers, des ombres et zones oppressantes.
C’est que personne n’a jamais franchi les eaux de la mort ! Gilgamesh rencontre le nocher Our-Shanabi qui, après de nouvelles épreuves, amène enfin le héros sur « l’autre rivage ».
Allo, Anubis. Sourire.
Outa-Napishtim, le très sage (9/Hermite) explique à Gilgamesh qu’il doit son immortalité à Ea, qui lui avait demandé de construire une arche pour sauver l’humanité du déluge que les dieux avaient décidé.
S’ensuit le récit détaillé du déluge. Tu feras des liens avec la Bible, mais aussi le mythe osirien. La source, toujours remonter à la source ! Au cas où je ne l’aurais pas encore dit.
Gilgamesh prend alors conscience qu’il n’est pas fait pour la vie éternelle,
Pour le consoler, Outa-Napishtim lui révèle l’existence, au fond de la mer, d’une plante merveilleuse qui confère l’éternelle jeunesse. Plongeant dans les eaux profondes (initiation, baptême, …) Gilgamesh trouve la plante qui guérit de la peur de mourir.
C’est ici que le tension dramatique est à son comble : s’arrêtant pour dormir sur le chemin du retour :

« Gilgamesh voit un puits d’eau fraîche

Il y descend pour se baigner

Un serpent sent l’odeur de la plante

Il se glisse, dérobe la plante

Et, à l’instant, perd sa vieille peau. »

J.Cassabois, le roman de Gilgamesh

Quand soudain, le serpent apparaît !

Grâce à cette plante, le serpent en muant, peut chaque année, retrouver sa jeunesse. Mais Gilgamesh n’a plus la plante !
Lamentations. Tout ça pour en arriver là …
Gilgamesh n’a pas trouvé l’immortalité mais il a accédé à la sagesse et découvert son humanité. Il comprend alors que la seule forme d’immortalité à laquelle un héros peut prétendre, c’est la persistance de son œuvre. Il entreprend de grands travaux : la construction de temples et d’imposants remparts.
Avant de s’en aller.

Rideau.
Je vous assure qu’à la première lecture du mythe, j’en suis resté quelques jours à la fois sur un nuage et dans un profond désarroi : quoi, toute cette démarche pour voir un serpent me piquer le fruit de ma quête de ma vie ? Purée …
Ruminations, méditations.

Ce récit date de plus de 4.000 ans.
Brûlant d’actualité, profond comme le Loch Ness, avec son monstre qui ressort épisodiquement, il vient chatouiller l’archétype en moi.

Ils savaient déjà tout, ces Mésopotamiens !
Ils avaient déjà compris toute l’œuvre de Freud, Jung et Lacan réunis.
Quant à l’Homme, il cherche et cherche toujours ce que … Gilgamesh avait compris et trouvé. Depuis des milliers d’années.
Oui, mais moi, dans mon quotidien, elle se traduit comment cette épopée ?
C’est ce que je vous raconte ci-dessous.
L’épopée de Gilgamesh, ou le trépidant récit de la vie de Nathalie, vous que j’ai reçue il y a quelques jours en consultation de tarot.

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récit de Nathalie, merveilleuse Gilgamesh du 21e. siècle
Décodage et actualité du mythe d'Oedipe, par Vincent Beckers

Interprétation et décodage de l’épopée de Gilgamesh.

interprération de l'épopée de Gilgamesh dans le tarot, par Vincent Beckers

 

 

Cet article est inspiré par  : Gilgamesh

143 pages, 2013, 10 €

Gilgamesh, par Vincent Beckers