Athanor alchimique dans le tarot.
Athanor alchimique dans le tarot. Celui-là, je parie qu’il est aussi attendu que Babel.
Ah, la tour alchimique par excellence; le creuset de transformation de la matière. Ce qui fait tellement croustiller les adeptes de l’alchimie, spéculative ou opérative.
Mais est-ce vraiment de cela dont on parle en 16/maison-dieu ?
Alchimie.
S’il y a bien une carte du tarot où la référence à l’alchimie est évidente, c’est 16/maison-dieu.
Tout le tarot peut se lire comme un traité d’alchimie.
Souvenez-vous par exemple, que le livre de la Papesse peut représenter le Mutus Liber, le livre muet alchimique.
En 16/, on présente un athanor : le cœur de l’alchimie.
Alchimie : tout le monde connaît le mot et son emploi fait partie du langage courant. Je l’ai même entendu durant mes séminaires en ressources humaines, lorsque j’étais consultant. C’est tout dire !
Alchimie …
Discipline aussi vaste et variée que le tarot. J’irais même jusqu’à dire plus vaste et variée que le tarot.
De l’alchimie opérative à la spéculative, en passant par la mystique, nous la retrouvons dans les sculptures médiévales des églises et maisons de maître. Alchimie présente dans des livres muets, faits d’images sans texte ou encore dans des textes au contenu totalement hermétique au commun des mortels. Alchimie qui, à l’image de tout ce qui touche à la Connaissance, se meut à travers l’espace et le temps, par voie orale et Tradition(s).
En terme de voyage, le profane aura fort à faire puisqu’il existe, d’après la très sérieuse encyclopédie Universalis, une alchimie chinoise, indienne, mésopotamienne, grecque et arabe et … at last but not least : occidentale.
Je rêve un jour de pouvoir écrire un livre sur l’alchimie et le tarot, tant … tout est dans tout. Mais une chose à la fois. En l’état actuel des choses, mes savoirs en matière alchimique sont réduits à peau de chagrin.
Aussi, au risque de frustrer certains d’entre vous, me limité-je ici à ouvrir le champ des investigations pour celui qui aimerait approfondir le sujet.
Opérative.
Spéculative.
« L’alchimie vraie, l’alchimie traditionnelle, est la connaissance de la vie dans l’homme et dans la nature et la reconstitution du processus par lequel cette vie, adultérée ici-bas par la chute adamique a perdu et peut recouvrer sa pureté, sa splendeur, sa plénitude et ses prérogatives primordiales : ce qui, dans l’homme moral s’appelle rédemption ou régénération ; réincrudation dans l’homme physique ; purification et perfection dans la nature, enfin dans le règne minéral proprement dit : quintessenciation et transmutation. »[1]
[1] Cahiers de l’Hermétisme, Alchimie, ed. Dervy, p.19
Accessible ? Compréhensible ?
Portail du Jugement à Notre-Dame de Paris
« L’athanor, où s’opère la transmutation, est une matrice en forme d’œuf, comme le monde lui-même, qui est un œuf gigantesque, l’œuf orphique, qu’on trouve à la base de toutes les initiations, en Egypte, comme en Grèce ; et de même que l’Esprit du Seigneur, ou Ruah Elohim, flotte sur les eaux, de même dans les eaux de l’athanor, doit flotter l’esprit du monde, l’esprit de vie, dont l’alchimiste doit être assez habile pour s’emparer. »[1]
[1] cité in Chevalier-Gheerbrant, dictionnaire des symboles, ed. R.Laffont, p.81
« L’alchimie, aussi bien que l’astrologie et la magie (et la tarologie, ndlr.), doit être considérée comme une science traditionnelle. Elle doit être définie en fonction de ses rapports avec les structures et les valeurs des sociétés et des civilisations de type traditionnel, orientales et occidentales, antiques et médiévales où elle est née et où elle s’est développée. Il faut donc la considérer en fonction de ses propres critères et se garder de la réduire à nos systèmes.
L’alchimie ressemble à une science physico-chimique, mais elle est aussi et surtout une mystique expérimentale. Sa nature est à la fois matérielle et spirituelle, et elle observe principalement les relations entre la vie des métaux et l’âme universelle. Elle désire délivrer l’esprit par la matière et délivrer la matière par l’esprit. Par de nombreux aspects, elle s’apparente à l’art, mais à un art suprême : le traditionnel « Art d’Amour ». Elle propose à l’homme de triompher du temps ; elle est une recherche de l’absolu. »[1]
[1] R.Alleau, l’alchimie, cité in encyclopédie Universalis
La seule chose que j’affirme avec force pour l’avoir étudiée en profondeur depuis plusieurs années, c’est que oui, la Grand-Place de Bruxelles contient des allusions à l’alchimie dans ces ornements. Mais non, tout cela n’a rien « d’authentique », ésotérique ou réservé à des initiés. Et c’est le guide touristique patenté qui vous l’affirme haut et fort. Rien à voir avec ce qui précède, mais me permet d’introduire la suite de l’article. La maison-dieu, on y arrive. Laissez-moi le temps de la construire …
Grand-Place de Bruxelles : non, ceci n’est pas une allusion à un quelconque athanor. Il s’agit d’une allégorie du métier des merciers.
Et le tarot alchimique dans tout ça ?
La suite de l’article arrive tout bientôt.
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