Carte tarot Roue : composition

Au moment de la création des jeux de la tradition du tarot de Marseille, le terme de fortune n’avait pas le même sens qu’actuellement. Ci-à-côté, l’extrait de l’incontournable dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey. Du coup, la « traduction » du nom de la carte deviendrait : 
► la roue de la (mal)chance = hasard ! 
► la roue du destin = vision calviniste du déterminisme ?
► la roue des choses fortuites = subir sa vie ?

Un peu plus bas, dans le dictionnaire, je note que : « Fortune a signifié « succès galant », sens resté vivant dans bonne fortune (av. 1648, avoir de
bonnes fortunes) »
► la roue des succès galants … aaarrgh ! J’en vois dont les sens frétillent soudainement
► la roue tourne au niveau sentimental … Jhonny pointerait-il le bout de son …
► incapacité à avoir des succès en amour

Et encore un peu plus loin dans le paragraphe : « Le sens de « malchance », « malheur » (déb. XVe s.) existe dès le latin populaire et à partir du XIIIe s. (v. 1265) en français dans l’acception spéciale de « tempête »
Ceci expliquerait le nombre conséquent de tarots de Marseille qui présentent un bas de carte sous forme d’eau en mouvement.

► la roue des malchances … oups ! gloups ! Et tout ça.
► en fonction de la question, cela risque de mal tourner !
► tout risque de tourner au vinaigre

Je vous renvoie tout d’abord à mon livre sur le sujet. Il est tout petit, n’est pas cher et – je le pense sincèrement – d’intérêt public, en ces temps de recherche de bouc émissaire et climat de violences dénonciatrices via les réseaux sociaux.  Coup de pub et ego surdimensionné contenté. Aaarrgh !😮
Stricto sensu, la présence de la sphinge au sommet de la carte de la Roue :
► votre questionnement fait l’objet d’une mémoire de fidélité au clan familial (voir développement ici)
► la question posée a un lien avec vos attitudes et comportements en société (voir page sur le sujet ici)
► vous risquez d’être victime d’une vindicte (familiale, sociale, …)

« La sphinge, à l’image de 8/ Justice et 9/ Hermite questionne.
Sa cible à elle, est ce que nous sommes de par notre passé familial.
La sphinge, en lien avec le mythe oedipien, nous invite à nous demander, entre autres :

• quelle dette parentale payons-nous ?
• quel rôle sommes-nous venus jouer dans le roman familial ?
• en quoi ce que nous estimons être nos tares, boulets et autres valises nous appartiennent-elles vraiment, ou sont-elles la conséquence de notre incarnation dans un arbre généalogique défini ?
• quelles projections parentales sommes-nous venus réaliser ?
• en quoi notre prénom est-il révélateur de ce que nous vivons au quotidien ?
• …
  Quelques questions de niveau 2, certes, mais qui symbolisent bien le travail à accomplir en rencontrant la sphinge de 10/ Roue. »

Le paragraphe qui précède est un extrait de : Le tarot divinatoire, page 508
Dans un tirage, cette partie de la carte interpelle le consultant sur l’hypothèse de travail que sa question est en lien avec sa généalogie.
Pour ceux qui ne voudraient vraiment pas lire mon livre sur le sujet, je vous raconte l’histoire d’Oedipe en résumé, dans cette page du site, et développe l’actualité de ce récit mythologique dans notre société actuelle dans cet article du blog.

Sérieusement, vous avez déjà vu une roue comme ça, vous ? En voyant l’objet, je suppose que vous avez bien ri. La représentation de la carte représente plus un rouet qu’une roue. Non ? 
Maître, mon bon Maître, qu’il m’est doux d’ouvrir le grand dictionnaire de mon cerveau en votre compagnie. Mais c’est bon sang bien sûr : un rouet n’est pas une roue.
Et qu’en conclus-tu, Disciple ?
Que je fais de ce pas, vous confectionner un gilet digne de vous.

« Si le rouet n’a pas de grande valeur symbolique, il y a cependant un lien mythologique intéressant à réaliser.
Celui du rouet des Parques.
Les Parques sont, dans la religion romaine, les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. Elles sont généralement représentées comme des fileuses mesurant la vie des hommes. C’est sous l’influence des Moires grecques, qui président respectivement à la naissance, au déroulement de la vie puis à la mort, que les romains adopteront l’idée de trois Parques. Juste retour de manivelle, si je puis dire. Que l’on prenne les Parques ou les Moires, l’objet choisi par les Imagiers médiévaux pour illustrer la roue de la destinée demeure identique.
Fabuleux tarot !« 

Extrait de : Le tarot symbolique, page 1003

Ce qui, réduit au niveau 1 qui nous occupe ici, donnera en formes lapidaires : 

Je viens au tarot pour savoir comment faire … et le tarot (mon inconscient – voir ici) me renvoie à moi-même. Qui plus est, avec la présence de la sphinge, on est deux fois renvoyé à soi, son parcours, son histoire et celle de son clan. Qui a dit que 8/Justice était la plus dure des cartes ?
Mais c’est vous, mon bon Maître ! 
Toi, va refaire mon lit, plutôt que de dire des âneries.