Histoire
S’interroger sur le numéro qu’il « faut » (?) donner à la Justice, c’est se demander qui – le premier – l’a numérotée ainsi. Par conséquent, s’interroger sur la question du tarot originel. Par rebond, connaître ce qui est considéré comme tarot (1) de Marseille (2). Cela dépasse largement mes compétences. Le sujet est passionnant, relève du travail scientifique de l’historien et mérite un site lui seul. S.Kaplan, (voir bibliographie) en a conçu une encyclopédie en quatre volumes.
Sources
En ce qui concerne le tarot de Marseille à proprement parler, j’aime beaucoup la distinction créée par Y. Reynaud, en Marseille de type I et de type II. Vous trouverez par ailleurs sur son site, une excellente page de ressources et références si l’histoire du tarot vous intéresse.
Ne négligez pas non plus l’incontournable wiki.
S. Kaplan explique et justifie la transformation de 8/Justice en 11/Justice et 11/Force en 8/Force par la volonté de correspondance avec les lettres hébraïques.[1]
Il existe par ailleurs quelques tarots spécialisés dans leur lien avec les lettres hébraïques, dont le « tarot des lettres hébraïques« . Et tout comme avec les tarots, il y a, là aussi, matière à interprétations diverses, multiples et riches.
L’hypothèse en séduit beaucoup. Et recèle d’autant de détracteurs. Voir paragraphe suivant.
A chacun de se faire son avis. Le mien est résumé par la présentation des deux mandalas, ou plutôt deux « histoire d’un mec... « .
[1] S.Kaplan, L’encyclopédie du tarot (4 vol.), ed. U.S. GamesSystems, vol. 2, p.183
Tarot et lettres hébraïques
Le premier (reproche), qui conditionne encore largement la majorité des études qui leur sont consacrées, est celui de la « kabbalisation » : les arcanes majeurs étant, d’un point de vue partiellement erroné, au nombre de vingt-deux, les occultistes de la fin du 19ème siècle ont affecté à chacune l’une des vingt- deux lettres de l’alphabet hébraïque – celui-ci servant de support à une part importante de la kabbale, l’une des formes de l’ésotérisme juif. Or, les doctrines kabbalistiques ne se réduisent pas à la problématique des permutations et valeurs numériques des lettres; et celles-ci dépendent fondamentalement des dix séphirots qui constituent le fondement de la cosmologie juive. Par ailleurs , s’il convient probablement de chercher dans la kabbale l’explication de certains aspects symboliques du tarot, il est nécessaire de tenir compte du fait que celui-ci ne s’est pas développé dans un milieu de kabbalistes juifs – lesquels se répartissaient en plusieurs écoles –, mais d’hermétistes chrétiens s’ intéressant à celle-ci dans la perspective d’y trouver matière à mieux comprendre certains aspects de la tradition… chrétienne . Les textes qu’ils avaient à leur disposition, à partir de la fin du 15ème siècle – soit sous la forme de traductions des écrits des kabbalistes juifs, soit, c’est plus fréquent, sous la forme d’écrits spéculant sur ce sujet –, sont souvent assez éloignés de la vision « puriste » que l’on peut aujourd’hui rencontrer dans les ouvrages savants qui ont été consacrés aux doctrines kabbalistiques juives ! »[1]
[1] JM Mathonière, préface au livre Graal et Tarot