Carte tarot Diable : composition

Bon, d’accord, j’assume : vous êtes bon pour chantonner toute la nuit avec Delva ! Notez que parmi les mots-clés de 15/Diable, on peut trouver obsession et besoin de délivrance. Donc, vous injecter un coup de reine des neiges, c’est plutôt dans l’air (si je puis dire) de la carte.
Sérieux, je me recadre.
Les diablotins sont de couleur chair (voir symbolique de la couleur ici). C’est donc bien cette partie de la carte que vous représentez en première lecture. Les imagiers vous ont copié-collé : vous êtes en double, divisé en deux. Vous a-t-on monté contre vous-même, créant une petite voix intérieure qui vient sans cesse contredire ce que l’autre voix vous murmure ? Avez-vous été coupé d’une partie de vous-même, vous laissant diminué, abattu, vaincu par le personnage principal de la carte ?

Le personnage principal trône. Il règne en maître sur son sujet. Et pour asseoir son pouvoir, il manipule à la perfection.
A décliner en fonction de votre question au tarot.
Etes-vous victime d’un chef au bureau, qui divise les membres de son équipe, afin d’user plus facilement de son pouvoir ? Votre ex. a-t-il monté vos enfants contre vous, afin d’obtenir plus de privilèges, suite au divorce ? Un de vos parents vous utilise-t-il pour garder la main-mise sur le ménage ? Une des vos addictions/assuétudes/difficulté psychologique, parvient-elle à vous pourrir la vie, au point que vous ne sachiez plus où vous en êtes ?
N’oubliez pas non plus, que le personnage principal, ce peut être vous ! Sur qui abusez-vous de votre toute-puissance ? Oups, pardon.

Une observation attentive du noeud de la corde qui attache les diablotins, prouve qu’il ne s’agit pas d’un noeud coulant (celui dont on se sert pour pendre les gens), mais bien d’un licou.
Paragraphe de culture génrale au cas où : harnais de tête en cuir ou en corde que l’on munit d’une chaîne ou d’une longe pour attacher ou mener les chevaux, les bêtes de somme. Le licou n’étouffe pas la bête et ne l’empêche par conséquent ni de respirer, ni d’effectuer sa tâche. 
En français, mettre le licou à quelqu’un signifie : entraver sa liberté. « être attaché au licou conjugal » est une expression que les personnes en quête de Jhonny n’apprécieront que modérément si la carte sort dans leur tirage.
Il est donc paradoxal de constater que la corde des diablotins les attache et retient, mais ne les empêche fondamentalement pas de vivre. Oups : que voilà une phrase qu’il sera intéressant de garder en tête au moment de décoder un tirage.

Poussant plus avant l’observation, vous noterez que les diablotins ont les mains derrière le dos. Synonyme de secret, non-dite, chose cachée qu’on ne veut/peut/sait dire/voir/entendre. 
Ces mains sont-elles attacées ou simplement positionnées derrière le dos ? Nul ne sait le dire et les Imagiers ne nous ont laissé aucun indice qui permettrait de le savoir.
Ce qui laisse fondamentalement une merveilleuse porte de sortie aux diablotins : ils pourraient très bien ôter leur licou et retrouver leur liberté. 
Ceci étant, dites la chose à une personne victime d’un manipulateur ou pervers narcissique et vous verrez sa réaction.
De même, toute personne addicte à une drogue, une assuétude au jeu, au sexe, tabas, nourriture affective, aux médicaments ou séminaires de développement personnel et j’en passe … et vous constaterez combien leur objectif est justement d’apprendre à prendre conscience que leurs mains ne sont pas attachées et qu’ils peuvent se …. libérééé, délivrééé. Aïe, vous m’avez fait mal avec ce CD lancé en pleine figure.

Les diablotins ne sont pas prêts de (se) bouger. Rien que cette constation permettra au tarologue de savoir que le consultant – et ce, quel que soit le message qui lui sera délivré – ne fera pas grand-chose du fruit de son tirage. Il restera campé sur ses positions. Et vous affichera un grand sourire, disant que oui, oui, il a bien tout compris. S’enchaîneront dans l’ordre, un geste amical de la main et une langue tirée dans votre dos.

Comme les deux diablotins sont enracinés, campés dans leur position, incapables de se bouger, fichés dans l’inaction, on ne peut même pas se dire qu’un des deux (une partie de soi) soit prêt à faire évoluer les choses. Non, la situation est gelée, figée. Reste à savoir si – fondamentalement – cela ne convient pas au consultant, puisque (on y revient), on ne sait si les mains sont attachées ou pas. Tout comme avec le licou, on pourrait très bien se dire que, mains libres, on pourrait prendre une bêche et déraciner ce qui est engoncé dans le sol. Mais l’envie est-elle présente ? 
J’ose espérer que vous avez maintenant compris pourquoi je dis que la carte du Diable est la plus difficile de tout le tarot. Sourire épanoui sur mon visage ravi.