Danse macabre.
L’arcane-sans-nom est-il en lien avec les danses macabres ? Après tout, il s’agit toujours d’une suite de personnages s’enchaînant ? Comme dans le mandala du tarot. Point sur la question.
Danse macabre : macabre ?
La danse macabre, ou danse de la Mort, est d’origine française. La danse macabre du cimetière des Innocents de Paris, peinte en 1424, en serait le point de départ.Détruite, elle n’existe malheureusement plus.
Généralement, les danses macabres sont peintes ou sculptées sur les murs extérieurs des cloîtres, des charniers, des ossuaires ou à l’intérieur de certaines églises.
Sur ces fresques, un cadavre décharné ou un squelette est couplé avec un représentant d’une certaine classe sociale.
Sa composition se fait de manière hiérarchique : elle fait d’abord entrer les « grands » (pape, empereur, roi, cardinal ou patriarche) puis descend l’échelle sociale en faisant entrer les « petits » (laboureur, enfant, cordelier, ermite). Les vivants sont donc des personnages représentant les différentes strates sociales et les morts sont squelettiques, dansent, font des cabrioles, se moquent et entraînent vers la mort les vivants, en s’affublant de leurs attributs (couronne, épée, instruments de musique).
La danse macabre prend le plus souvent la forme d’une farandole.
En-dessous ou au-dessus de l’illustration sont peints des vers par lesquels s’adresse la Mort à sa victime, souvent d’un ton menaçant et accusateur, parfois sarcastique et empreint de cynisme.
Puis suit la supplique de l’Homme, plein de remords et de désespoir, mendiant la pitié. Mais la Mort entraîne tout le monde dans la danse !
Au Moyen-Âge, la danse macabre était conçue comme un avertissement pour les puissants et une source de réconfort pour les pauvres, un appel à tous pour une vie responsable et pieuse.
Mais son motif de base est plus simple, plus intemporel: celui du caractère éphémère de la vie. Elle rappelle aux Hommes qu’ils sont tous destinés à mourir, sans exception.
Rien d’étonnant à ce que tous les siècles depuis le Moyen-Âge aient eu leurs danses macabres.
source wiki et divers sites.
Danse macabre, le tarot ?
Et si le mandala du tarot n’était rien d’autre qu’une danse macabre ?
Et si le Mât marquait le début de la danse et 13/ASN, la fin ? Avec 14/Tempérance venant ponctuer le tout par la montée au ciel ?
Il ne faut pas oublier l’élément de satire sociale que comporte ce thème, soulignant vigoureusement l’égalité de tous devant la mort.
Se souvenir aussi que le tarot est une œuvre au ton iconoclaste.
13/ASN et M/Mât, c’est un peu comme l’avers et le revers d’une médaille. Bis. Tierce. Je l’ai déjà écrit à … maintes reprises.
Observez les extraits de cette danse macabre, détail de la Danse macabre de Clusone (Italie), 1485, peinture de Giacomo Borlone de Buschis.
L’identification de nos deux cartes du tarot n’est guère difficile. On retrouve même le baluchon et le chien du Mât.
Ce qui est intéressant, à un second niveau de lecture, c’est de se dire que le Mât tire dans une direction (la gauche), tandis que la mort veut l’emmener inexorablement vers la droite.
Exemple du combat intérieur qui se passe en chacun de nous face à l’inexorable ?
Tarot …
La grande illustration de début de page présente une chouette allusion à l’enchaînement des arcanes du tarot, n’est-il pas ? Le Pape, l’Empereur et l’Impératrice se suivent, entraînés par une suite d’arcanes-sans-nom, mais pas innommables cette fois.
Faut-il pour autant considérer que l’enchaînement des arcanes du tarot puisse être considéré telle une danse macabre ?
« O creature raysonnable
Qui désires vie eternelle
Tu as cy doctrine notable
Pour bien finer vie mortelle.
La danse macabre s’appelle
Que chascun à danser apprant
A homme et femme est naturelle
Mort n’espargne petit ne grant.
En ce miroir chascun peut lire
Qui le convient ainsi dancer
Saige est celui qui bien si mire.
Le mort le vif fait avancer;
Tu vois les plus grans commencer,
Car il n’est nul que mort ne fiere.
C’est piteuse chose y penser.
Tout est forgié d’une matière. »
Dufour Valentin, La Danse Macabre des Saints-Innocents, Paris, Guyot Marchand, 1875, p. 15
… macabre ?
J’aime à le penser. La théorie des trois niveaux de lecture du tarot se prête assez bien à le prouver : développement matériel, travail sur soi et cheminement spirituel. L’arcane-sans-nom, coincé entre le Pendu et Tempérance, opérant telle une plaque tournante entre le premier et le troisième niveau. On passe du monde de la matière à celui des énergies (au sens large), par un travail alchimique de nettoyage, purification, découpage de la matière première ma dégrossie que nous sommes, vers l’élaboration d’un homme neuf (16/Maison), tout en symbiose et harmonie avec l’universel (21/Monde).
A vous de voir si ça vous parle.