Petite méditation sur les arcanes 10 à 14, là où tout se joue !
C’est en lisant l’excellent ouvrage de R.Mazlo, A la recherche du tarot perdu, que j’ai eu envie d’approfondir le sujet qui suit.
Dans mes souvenirs, je range cet ouvrage au rayon d’un des meilleurs livres de niveau 3 sur le tarot. Pas facile à trouver, il faut passser par le marché de l’occasion… sans trop bourse délier toutefois. Clin d’oeil entendu à deux de mes lectrices préférées.
Oups, pardon, je me recadre.
Méditations sur les arcanes 10 à 14.
Introduction
Dans le cours d’initiation au tarot, nous passons un certain temps à comprendre combien les cartes sont dessinées avec un souci du détail et de la précision.
Couper les cartes en deux, verticalement et horizontalement, donne de précieux indices sur des surfaces/parties de la carte, ou sur des objets qui sont mis en évidence.
Or, comme la perfection ne souffre aucun défaut, on peut tout aussi bien se livrer au même exercice avec les cartouches des cartes.
Déjà qu’une clé de compréhension du mandala du tarot est donnée via la numérotation progressive (IIII et non IV, par exemple), pourquoi ne pas chercher une clé ésotérique, cachée, dans la découpe des numéros des cartes ?
R.Mazlo m’en a donné l’idée en ayant effectué le travail avec 12/Pendu.
Je me suis ensuite amusé à compléter cette étude, pour me rendre compte que les arcanes 10/ à 14/ se prêtaient fort bien au jeu qui suit : découper horizontalement le numéro de la carte, pour constater que cela renvoie à une autre carte !
La Roue renvoie au Pape …
Ainsi donc, la 10/Roue renvoie-t-elle au 5/Pape
Et c’est vrai qu’il y a une certaine analogie dans les cartes …
* Deux fois un jeu en triangle, avec au sommet un dignitaire ou une créature mythique.
* Deux fois un déséquilibre entre les énergies du haut et celles du bas.
* Deux fois, un personnage détient le pouvoir sur deux autres.
En 5/, les disciples écoutent bien sagement. Tandis qu’en 10/, ils sont soumis à la volonté et à l’équilibre de la créature ailée (sphinx/shpinge, voir ici).
Avec un peu plus de recul, je dirais aussi que dans la foulée, on trouvera la continuité de cet apprentissage en 15/diable et en 19/soleil.
– Ouai, c’est bien beau tout ça, mais vous en concluez quoi, dans un tirage ?
– Ma chère madame Duchmol, comme précisé en tête d’article, vous vous trouvez dans un article de niveau 3 : la symbolique des cartes du tarot. Pour savoir ce que représente la combinaison 10/5/, rendez-vous ici.
– Il m’énerve, mon Dieu qu’est-ce qu’il m’énerve !
La Force renvoie à l’Amoureux …
Un peu comme si le regard du personnage de la Force invitait l’homme en 6/ à effectuer l’action qu’elle-même est en train d’accomplir ?
Un peu comme si le lion aboyait à Cupidon, perdu dans ses limbes, de (ne pas) intervenir pour (ne pas) aider l’amoureux à effectuer son choix.
Comme s’il lui disait qu’il vit très bien sa situation, gueule ouverte … à l’instar de l’homme au centre de 6/ (?).
* Mais c’est bon sang bien sûr ! Pour pouvoir effectuer son choix, l’Amoureux ne doit-il pas avoir de la force, de l’énergie et du courage ?
* Ne doit-il pas se « prendre en mains » pour maîtriser la situation », plutôt que de rester stagner, avec ses deux pieds en éventail ?
Entre autre réflexion éventuelle.
Ici, je vous l’ai fait soft et amusant. Mais si vous placez … un autre regard … plus à niveau 3, cela pourrait engendrer une réflexion beaucoup plus profonde et riche.
La découpe du numéro de la carte engendre un message ésotérique caché.
Au coeur du cartouche de la carte, on renvoie à une autre carte. Donc au coeur de la Force, se cache un message occulte pour mieux comprendre la carte en question.
Reformulation.
Pour bien comprendre le message caché de la Force, il faut se rendre en Amoureux.
– Ah oui, comme ça, c’est plus clair. Si je comprends bien, car je vous ai lu, quand même, je sais que 11/ est le coeur du tarot (voir ici). Le coeur du tarot renvoie à une question de coeur, donc une question sentimentale, donc à mon Jhonny chéri.
– Vous avez tout compris, madame Duchmol !
Le Pendu renvoie au Chariot…
La réussite matérielle engendre une prise de conscience, un besoin de voir les choses autrement. Aborder sa vie sous un autre angle. Tout ne repose pas sur le bling-bling, sur les apparences, sur le « frice-bouffetance-fesses », si cher à Rabelais.
On peut aussi se dire que le Pendu s’interroge profondément sur le sens de l’existence. Sortant de l’enchaînement 10/Roue et 11/Force (rupture avec les schémas répétitifs et reprise en mains de soi), il s’agit du moment où le pérégrinant du tarot se demande quel sens donner à sa vie. Incontournable regard sur ce qui a fait qu’il en est arrivé là (premier enchaînement en 7,5 et 8,5 – entre Chariot et Justice et Justice-Hermite – voir ici pour comprendre la chose).
Parader et se montrer au grand jour, afficher ses symboles de richesses et réussites matérielles vs. intériorité et immobilité.
note : ce thème est étudié « à fond » dans le livre de R.Mazlo, avec une toute autre vibration que celle que je livre ici à vos ruminations neuronales … normal avec 12/, hi, hi, hi
– Il m’énerve, mon Dieu qu’est-ce qu’il m’énerve !
Tempérance renvoie à l’Hermite …
Deux regards vers la gauche, le passé. Le premier est empathique, le second cérébral. Deux cartes qui freinent l’action, deux cartes qui nécessitent de marquer un temps d’arrêt pour comprendre, guérir, se soigner. Se reposer (sur). Aussi.
Plus strictement dans l’optique de cet article, au coeur du cartouche de Tempérance se cache l’Hermite. Comme pour dire qu’il faut s’adresser à l’ange (gardien ?) pour accéder au Sage en soi ? Comme pour dire qu’il faut lâcher-prise avec le rationnel cartésien et se fier à son ressenti profond pour comprendre les/certaines choses ? Comme pour dire que ce n’est qu’en acceptant de prendre de la hauteur qu’on peut accéder au coeur, à « l’essence ciel » de soi ? Certes, ces dernières phrases seront appréhendées différemment selon vos convictions philosophiques, mais c’est à ça aussi que sert le tarot. Il n’y a pas que Jhonny dans la vie.
– Il m’énerve, mon Dieu qu’est-ce qu’il m’énerve !