Le symbole de l’ouroboros, ou comment poser Un Autre Regard sur l’ensemble des cartes du tarot de Marseille.
Ouroboros
Ouroboros : une définition
Ci à-côté, la définition de l’ouroboros, telle que présentée sur Wiki. Elle balisera le parcours tout au long de l’article.
Je fonce droit au but : l’objectif de cet article est de prouver que l’ensemble des arcanes majeurs du tarot est un ouroboros.
Après avoir présenté l’ensemble des cartes, tel un mandala, me voici donc avec une autre expression : le tarot, c’est un ouroboros.
En voilà une nouvelle qui vient bouleverser le sens de mon existence !
Chère madame Duchmol, je vous reconnais bien là. Dès qu’on parle de jolis mots, vous vous emballez tout de suite !
Il m’énerve, il m’énerve.
(sens myhtologique) Représentation d’un serpent ou d’un dragon qui se mord la queue, que l’on retrouve dans de multiples cultures.
(Sens figuré) Quelque chose qui revient sur lui-même, dont le développement amène à un retour à la situation initiale.
Ouroboros, en Egypte antique. Déjà !
La représentation la plus ancienne connue est sans doute une représentation égyptienne datant du 16e siècle avant notre ère. On le retrouve aussi en Mésopotamie. J’ose d’ailleurs le parallèle avec le serpent rencontré par Gilgamesh durant sa quête d’immortalité. Voir ici.
Si ce symbole est « vieux comme le monde » et perdure dans la spatio-temporalité, c’est qu’il est porteur de sens, et qu’il « parle » à tous, depuis toujours et partout. Dont acte. Mais que se cahce-t-il derrière cette symbolique du serpent qui se mange la queue ?
Ouroboros : l’éternel retour.
Le serpent (ou le dragon parfois) qui se mord la queue, symbolise un cycle d’évolution refermé sur lui-même. Ce symbole renferme en même temps les idées de mouvement, de continuité, d’autofécondation et, en conséquence, d’éternel retour.
Tel le Mât qui prend son baluchon de pèlerin et se met en route vers Compostelle (voir article ici). Et qui, une fois sur place … devra prendre le chemin du retour. Tout en sachant très bien qu’une fois revenu : « plus rien ne sera jamais comme avant ». C’est d’ailleurs ce qu’il cherche dès le départ. Sans quoi il ne serait pas parti.
Dans la carte du Mât le serpent ouroboros se trouve symbolisé par le chien. Ce chien dont on ne voit pas le corps en entier et dont la partie gauche se retrouve en fait tout au bout du parcours, dans la mandorle du monde. Comme pour signifier au lecteur du tarot, qu’une fois arrivé au bout du monde (Fisterra, voir ici), il lui faudra revenir. Retourner. S’en retourner. Dé-marcher.
Et qu’une fois revenu, comme ♪ plus rien ne sera jamais comme avant♪, ce sera une nouvelle histoire qui débutera. Et c’est reparti pour un tour, un cycle, une vie…
Les Imagiers du tarot ont donc souhaité faire comprendre à leur lecteur averti qu’il allaient leur raconter une histoire. Celle d’un éternel retour. Une histoire sans fin. Celle des (ré)incarnations. Voilà qui peut résonner quelque peu iconoclaste, quand on sait que la tradition historique du tarot généralement admise, voit le jour en Europe occidentale, en pleine période chrétienne. Je vous laisse réfléchir à la chose. Neurones en fusion.
En résumé, l’ouroboros, c’est le fait que le tarot :
► peut sous-entendre que l’homme se réincarne ;
► les Imagiers connaissaient l’antique symbolique;
► les cartes ne prédisent en aucun cas l’avenir ! 😈
La forme circulaire de l’image a donné lieu à une autre interprétation : l’union du monde chthonien, figuré par le serpent, et celui du monde céleste, figuré par le cercle. Cette interprétation serait confirmée par le fait que l’ouroboros, dans certaines représentations serait moitié noir, moitié blanc. Il signifierait ainsi l’union de deux principes opposés, soit le ciel et la terre, soit le bien et le mal, soit le jour et la nuit, soit le Yang et le Yin chinois, et toutes les valeurs dont ces opposés sont les porteurs.
Ouroboros : un pas plus loin.
Certains parleront aussi du damier du jeu d’échec ou pavement de certaines salles. L’ouroboros résonne donc aussi, comme une invite à unir nos contraires. A effectuer un travail sur soi, en somme. Vous comprenez mieux mon intérêt pour le niveau 2 du tarot.
Un de mes credos pour la compréhension de l’ensemble des cartes, consiste à faire comprendre qu’en fait tout repose sur M/Mât, 12/Pendu, 13/ASN et 21/Monde.
Le Mât devient Monde, par ce qu’il a été capable de se retourner (après avoir tourné en rond, tel le serpent) pour se transformer (13/ASN) : petite mort symbolique – initiation. Psychanalyse, temps d’arrêt. Chemin de vie, errances plurielles, avant nouveau départ. Voyez ce qui vous parle.
La preuve par neuf consisterait à rajouter 11/Force, « LA » carte qui illustre le mieux ce moment d’union en soi, des forces chtoniennes ou animales, avec notre nature spirituelle, aspiration au céleste. Bon, d’accord, là je pousse le bouchon un peu loin pour Maurice. Mais l’univers du développement personnel est souvent enclin aux envolées lyriques. N’est-il pas ?
Je ne résiste pas à vous suggérer de (re)voir le gif. ci-à-côté, à la lecture de tout ce qui précède. En prenant le temps de vous en imprégner.
Vous me direz que je vous rabache toujours les mêmes choses. Oui. Car je sais que tout doit être dit/reformulé trois fois pour avoir une chance d’être retenu.
Voilà qu’il me prend pour une cruche, maintenant. Il m’énerve, il m’énerve.
Si je suis têtu envers vous, c’est parce que si vous êtes sur ce site et non sur voyance.net/com/org ou autre, c’est que vous avez envie de poser Un Autre Regard sur les cartes. Non ?
Et narcissique, en plus. C’est décidé, je quitte ce site de vieux fou illuminé.