– Oui, mais en définitive, mon tirage, il est favorable ou pas ?
– Oui, mais dans le fond, vous ne vous dites pas si cette carte est bonne ou pas ?
– Oui, mais quoi, cette combinaison des cartes du tarot, elle va dans quelle direction ?
De la signification des cartes du tarot
Introduction
Vous connaissez mon affection pour ce que je considère comme une bible pour tout Cheminant : L’obscure lumière des sages, de S.Perenne.
Pas étonnnant dès lors de le retrouver régulièrement cité dans cette rubriques du site.
Histoire de vous inciter à la lecture de l’un ou l’autre de ses ouvrages.
Voir bibliographie.
Un ouvrage, non pas à lire, mais à lire, lire et relire.
Un livre, non pas à dévorer, mais à picorer.
Un bouquin comme on en a peu dans une bibliothèque, de ceux qui sont élimés, écornés, annotés à chaque lecture ou redécouverte.
En une phrase comme en cent : incontournable !
– Oui, mais en définitive, mon tirage, il est favorable ou pas ?
– Oui, mais dans le fond, vous ne vous dites pas si cette carte est bonne ou pas ?
– Oui, mais quoi, cette combinaison des cartes du tarot, elle va dans quelle direction ?
Quelques-unes des nombreuses réactions-questions que j’entends régulièrement tout au long des séminaires de découverte du tarot ou d’apprentissage au décryptage des tirages.
En voilà des mots qui me font prendre de l’âge avec tous ces -age. Lol.
– Encore heureux que vous n’avez pas écrit sage. Ceci ne vous sied point.
Sérieux.
Souvent, les personnes qui découvrent l’univers des cartes ou celui des tirages se retrouvent assez vite confrontées à la question du blanc ou noir, du : cette carte, c’est oui, ou cette carte, c’est non ?
Pour répondre à la manière d’un petit vieux qui brandit une lanterne dont la lumière est à moitié cachée, je vous répondrai par un extrait du remarquable ouvrage présenté en tête de post.
« Pour l’ésotérisme, l’homme possède (…) la connaissance intuitive qui peut saisir la réalité de manière absolue, synthétique, c’est-à-dire dans la coexistence des contraires, et de manière immédiate, c’est-à-dire sans l’intermédiaire des concepts.
L’intuition exige d’entrer dans une logique qui accepte le paradoxe, celui-ci se définissant comme une absurdité pour le bon sens.
Les propositions « A est A » et « A n’est pas non-A » ne valent que dans l’expérience courante (…) Entre l’affirmation et la négation, il y a un troisième terme. C’est l’optique du tiers inclus.
Ce troisième terme n’est pas un compromis entre les opposés, mais leur dépassement dans une totalité qui réconcilie sans les supprimer. Ce n’est pas une synthèse obtenue dans le temps, après la disparition de la thèse et de l’antithèse. Au-delà de l’opposition entre le noir et le blanc, il y a non pas le gris, mais la coexistence du noir et du blanc. Au-delà de l’opposition entre le masculin et le féminin, il y a la coexistence du masculin et du féminin, l’androgyne. Au-delà de l’opposition entre la mort et la vie, il y a l’éternelle transformation de la forme, de l’énergie. »
Au-delà de l’opposition du masculin (archétype en 4/Empereur) et du féminin (archétype de 3/Impératrice), il y a tout le chemin du Mât-Bateleur, qui ne sait jongler entre son masculin (baguette) et son féminin (fiole), se tenant debout avec des pieds à hue et à dia, devant une table bancale.
Tout au long de son parcours sur le mandala du tarot, il va découvrir la la coexistence du masculin et du féminin, pour aboutir en 21/Monde au stade de l’androgynat (fiole et baguette parfaitement maîtrisés, assimilés, alchimisés et visibles de par la position d’équilibre du personnage se tenant sur un pied).
A la question du « Alors ? c’est favorable ou pas ? », un tirage de tarot ne sera jamais « A est A » ou « A n’est pas non-A ».
Seule, l’appréhension du tiers inclus permettra au tarologue de se faire une idée du processus en cours, dans le cheminement du consultant. C’est ici qu’on reparle de la qualité de la question posée, et du dialogue entre les cartes et celui qui les a tirées.
Un même tirage pourra donc toujours être parfaitement prometteur et bon augure et, dans le même temps, totalement démotivant et annonciateur de soucis.
« Celui qui professe le vrai sans voir le faux, l’ordre sans voir le désordre ne comprend rien à l’ordre de l’univers ni aux réalités des êtres. »
Tchouang-Tseu
« Des choses opposées en apparence peuvent en fait œuvrer ensemble. »
Rûmi
« Lumière et ténèbres, vie et mort, droite et gauche, sont frères et sœurs. Ils sont inséparables.»
Evangile de Philippe
A la question du « Oui, mais en définitive, cette carte, elle est bonne ou mauvaise ? »
l’arcane se présentera toujours, à la fois, comme bonne et mauvaise. Entre le noir et le blanc, il y a la coexistence du noir et du blanc. Pas de soleil sans ombre, pas de jour sans nuit. Pas de signification sympa à une carte de tarot, sans son exact opposé, difficile et délicat.
Pour plagier les citations :
Le tarologue qui interprète un tirage sans voir les aspects favorables et difficiles, le positif sans voir le négatif, ne comprend rien au mandala du tarot, ni à la riche complexité de ce qui émerge d’un tirage.
Joie et tristesse, chaleur et brûlure, enfermement et liberté sont présents en 19/Soleil. Ils sont inséparables. Ceci se déclinant pour tout arcane du tarot.
– Bon, ok, j’ai compris. Mais alors, si je sors 19/Soleil, cela signifie qu’avec Jhonny, ce sera bien ou pas ?
– Une fois de plus, vous avez tout compris, madame Duchmol.
… et comme vous l’aurez compris en subliminal derrière les illustrations de l’article : toute carte est l’avers d’une autre, tout
arcane est le revers d’un autre … réflexions à venir. Car si effectivement « A est A » et « A n’est pas non-A » ne vaut pas plus dans
le tarot que dans l’apprentissage de l’ésotérisme, quel serait le tiers inclus entre le Mât et ASN, l’Impératrice et l’Etoile, etc ?
Joyeuses et lumineuses cogitations pour nos neurones tout émoustillés …
La suite de l’article arrive tout bientôt.
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