La mort dans le tarot.
Thème régulièrement posé dans les questions de tirage.
Y a-t-il cependant une carte bien précise qui évoque la chose ?
La mort dans le tarot.
Introduction
Certains thèmes sont délicats et pourtant récurrents dans les questions qui sont posées au tarologue.
* Bien évidemment, la trilogie la plus sollicitée renvoie à Rabelais : le fric-la bouffetance et les fesses. Si vous suivez ce blog, vous connaissez mon point de vue sur la chose. Sourire épanoui sur mon visage ravi.
* L’argent, nommé de façon spécifique est souvent teinté d’un voile pudibond.
* Le sexe – rarement évoqué sans moult précautions oratoires – débarque avec évidence, tels GI’s américains en Normandie en 44, via des cartes souvent bien positionnées les unes à côté des autres.
Mais la mort …
La mort, elle, ne se cite pas. Si je m’en réfère à mes dernières statistiques, elle n’apparaît même pas dans le top 10 des mots-clés les plus employés dans les questions.
Par contre, les effets d’un décès, les mémoires d’un défunt, l’énergie d’une personne disparue ou la présence d’un fantôme, au sens « torordokien » du terme, là, par contre …
Le tarot rend conscient ce qu’il y a d’inconscient en vous, par rapport à la question, au moment du tirage.
Mémoire-énergie-présence …. influence d’une personne disparue ou ayant marqué l’histoire du consultant, voilà qui est beaucoup plus fréquent. Vraiment beaucoup.
Trois cartes méritent à ce titre toute votre attention. Une autre sera à éviter.
L’innommable.
La carte qui n’a pas de nom ne représente pas la mort.
N’incarne pas un défunt.
Et n’annonce bien évidemment pas un décès.
C’est clair, net et aussi tranchant que la faux qui est agitée par le personnage. Dans la plupart des jeux du tarot de Marseille de la tradition du Nicolas Conver, le personnage est dessiné avec un épi de blé – symbole de vie – en guise de colonne vertébrale. Voir plus d’explications ici. De plus, il est représenté en mouvement, tout en étant colorié de couleur chair.
Difficile d’en faire un mort.
Par contre, le sol sur lequel il fauche, voit des têtes tranchées et des os surgir d’un sol noir. Noir comme l’inconscient.
Fantômes du passé, mémoires psychogénéalogiques du consultant. Voir ici.
Action à entreprendre ici et maintenant envers des gens qui ont du pouvoir sur la personnes qui pose une question au tarot. Voir là-bas.
Tout cela nous éloigne bien évidemment de la mort.
Et s’il fallait encore une preuve supplémentaire pour affirmer que 13/asn n’est pas la mort ou une allusion à elle, qu’il me suffise de vous rappeler que le personnage est en mouvement. Et un mouvement on ne peut plus fatiguant : moissonner !
13/asn est le revers du Mât, la plus grosse énergie du tarot, celle qui vous met en branle, en action. Difficile de le faire, six pieds sous terre. Non, 13/asn ne vous prédit pas une mort imminente, chère madame Duchmol : vous serez là encore bien longtemps pour venir me …
– Joie incommensurable, comme vous diriez, mon cher !
Tempérance
Ange gardien, carte hautement bénéfique et protectrice. Certes.
Seul arcane sans déterminant. Aussi.
Energie subtile, contact ou présence avec l’au-delà. Encore.
Lien avec une personne qui est Là-Haut. Egalement.
Autant avec 13/asn, je suis péremptoire pour refuser tout lien avec la mort, autant avec 14/Tempérance, je suis plus nuancé. Beaucoup plus.
N’étant pas un adepte de l’angéologie ou de la claire-audience, j’avoue néanmoins être plus circonspect lorsque Tempérance débarque dans un tirage au sein duquel l’influence d’une personne disparue semble sous-jacente à la réponse des cartes.
En effet, la seule carte du tarot non déterminée, genrée, témoigne de la présence d’une énergie indéfinissable dans le tirage. Belle et bien présente, mais non précise.
Vous connaissez la suite : seule l’analyse de l’introduction à la séance et le questionnement du consultant livreront la clé de la signification de Tempérance.
Et si je place cet arcane dans une réflexion sur la mort dans le tarot, vous aurez compris qu’il m’est arrivé quelques fois de conclure à la présence d’une énergie-influence-présence d’un mort, en lien avec la question.
Jugement.
La plupart des tarots de Marseille présentent un décor de fond de type cimetière à la vingtième carte. Parfois on a droit aussi à un labyrinthe. Mais quel cimetière ne se présente-t-il pas comme un dédale ? Dédale. Sourire entendu.
Avec le Jugement, nous sommes avec un début et une fin. Un début avec une scène d’accouchement (voir mots-clés) et une fin avec une mise au tombeau. Avant-dernière carte du mandala, tel l’ouroboros arrivant au bout de sa queue, le Jugement nous met en présence des pulsions de vie et de mort.
De mort.
Le sujet qui nous intéresse.
La plupart des jeux de la tradition du Conver proposent un être bleu au centre de la carte. Il sort de terre ou y est déposé. Les autres personnages de la carte étant de couleur chair (la vie), on peut raisonnablement penser que ce personnage bleu a, au minimum, un souci de santé. Une signification parmi les 153 possibles. Et s’il est bleu, peut-être est-il mort ?
Il est donc raisonnable de proposer à l’analyse du tirage, le thème de la mort avec le Jugement.
Papesse
Blanche, livide, assise en position hiératique, encadrée de voiles.
Difficile de ne pas voir une morte, parmi les 153 significations les plus fréquentes de la carte.
Incontournable, le thème de la mort.
Difficilement évitable, le sujet des papiers (livre ouvert) laissées par un défunt. Qu’il s’agisse d’actes notariés, de testament, de livre de vie, de photos de familles, de lettres conservées dans le grenier ou de quelconques documents dont on a perdu la trace et qui reviennent, tels de fantômes, éclairer la réponse à la question du consultant.
De là à prédire la mort de quelqu’un, il y a bien évidemment un pas que je ne franchirai jamais : le tarot ne sert pas à prédire l’avenir.
Vous connaissez mon credo.
Par contre, au sens figuré, la Papesse incarnera bien souvent ce moment de passage, lent, méditatif, de prise de conscience à une petite mort de soi à soi. Ce temps où, assis, bien installé dans son fauteuil, on ouvre le livre de la vie, de sa vie ou celle de sa famille.
Pour la (re)connaître et en tirer profit, par rapport à la question posée.
La mort, c’est cela aussi : la vie !
Retrouvez le développement complet des notions évoquées dans cet article, dans : Mémoires de tarologue
